La surveillance électronique à travers le monde !

Infrastructure de mutualisation, c’est la dénomination dénuée de toute originalité qui a été donnée par les services de renseignements français à une immense structure qui collecte (mouchard), stocke (base de données) et accessoirement analyse (supercalculateur) sans répit l’ensemble de nos échanges électroniques.

Soyons honnête, c’était une évidence qu’un PRISM à la Française était en place sur le territoire Français. Ce dispositif est localisé boulevard Mortier à Paris, dans les sous-sols de la DGSE. Pas moins de 3 niveaux sont réservés à cette infrastructure avec la présence d’un supercalculateur (Terra 100 en 2011, 1,05 pétaflops/s, top10 mondial) capable de traiter énormément de données collectées depuis plusieurs postes avancés en Métropole et dans les régions d’outre-mer.

Pas de panique votre vie privée est respectée clament nos tocards de politicards !

Rassurez-vous, jusqu’à preuve du contraire, ce sont uniquement les métadonnées qui sont conservées (Mais qui peut croire ça ?). Donc le renseignement intérieur et extérieur sait qui appelle qui, à quelle heure et depuis où. Et le tout dans la plus grande illégalité (ou absence de cadre légal) puisque nos députés ont bien pris soin de ne jamais légiférer sur ce sujet précis, mais commence à se demander tout de même s’ils ne sont pas eux-mêmes surveillé #TocardDePoliticard.

On le savait, on s’en doutait, mais toujours sans preuve réelle. Où en tout cas, en s’imaginant que derrière, ce genre d’espionnage national était ciblé sur certaines personnes avec l’aval d’un juge aussi incompétent soit-il. Mais en réalité, c’est la fête du slip à fonctionnaire-land ! Pas de cadre légal, tout est dissimulé. Osons le dire, cette surveillance est encore plus hors des clous de la légalité que PRISM.

Jusqu’où va cette surveillance électronique ?

Ce qui est étonnant, c’est qu’ils parlent de communications électroniques (SMS, emails, Facebook, appels téléphoniques, et j’en passe), mais je suis persuadé qu’un tel système enregistre aussi :

–      Les déplacements des véhicules tracés grâce à la plaque d’immatriculation et aux milliers de radars et caméras présents sur nos routes.

–      Les demandes de papiers officiels et autres démarches administratives.

–      Les réservations de billet de train, d’avion.

–      Les transactions bancaires (CB, virements) ainsi que le e-commerce.

–      Et pour pousser la chansonnette, pourquoi pas la reconnaissance faciale en ville, dans le métro, …

Alors faut-il voir uniquement des désavantages à cette surveillance électronique nationale ?

Et bien je dis NON, il y a quand même beaucoup d’avantages.

–      C’est un fait, grâce à ce système nous avons définitivement stoppé le terrorisme ou du moins les potentiels terroristes ont été identifiés, mais on les a laissés en liberté, trop d’agents étaient en congés.

–      Évidemment, toutes les magouilles financières des politiques, des banques et autres escrocs sont immédiatement découvertes et sanctionnées.

–      Nous ne sommes plus obligés de conserver nos logs durant 12 mois sur nos serveurs, puisqu’ils s’en chargent.

–      Plus besoin de s’offrir des abonnements de sauvegarde dans le Cloud super onéreux, c’est nos impôts qui régale.

–      Si vos données sont perdues, il y a surement moyen de demander aux services de renseignements Français ou américain, une copie de vos données.

–      Même chose si vous oubliez un mot de passe ou l’adresse d’un site auquel vous vous êtes connecté, je suis certain qu’ils l’ont en stock.

–      Si de jeunes punks veulent faire la révolution, on saura les cueillir à 6h du matin avant même qu’ils aient eu le temps d’écrire sur leurs pancartes.

–      On va aussi pouvoir localiser plus facilement les sans-papiers qui se cachent et même arrêter les Français qui les aident.

–      On va pouvoir arrêter les fumeurs de Cannabis avant même qu’ils commencent grâce à la détection de la requête Google « Comment rouler un joint ».

–      Si un jour, on a la chance de pouvoir vivre à nouveau sous l’occupation, un tel système nous permettra de traquer des terroristes de la trempe de Jean Moulin !

–      Et surtout, on va pouvoir faire chanter ceux qui se rebellent un peu en sortant des dossiers sur eux, grâce à tous les petits secrets collectés au fil des années.

Bref, c’est top ! Manque plus que la caméra dans le salon, la puce RFID/GPS sous-cutanés et un visa obligatoire pour sortir de son village et on sera au poil !

Bon on fait quoi ? On bouge ou on se touche ?

Edward Snowden (révélateur de PRISM) et Julian Assange (créateur de wikiLeaks) ont tenté de faire éclater des vérités qui dérangent. Mais les polémiques sans lendemain qu’ils ont provoquées se sont retournées contre eux.

S’ils ont sincèrement cru qu’ils allaient changer le monde, Edward Snowden et Julian Assange doivent vraiment l’avoir mauvaise.

Désolé, mais l’humanité ne vous mérite pas les gars.

S’ils ont clairement rendu furax les pays auxquels ils se sont attaqués (États-Unis), nos deux chevaliers de la Vérité n’ont pas provoqué de Révolution. Une fois le choc de leurs révélations passé, n’est resté que la sensation d’une population mondiale qui n’avait que faire de leur quête de justice et de transparence.

Principalement parce que les agissements d’une armée, fut-elle celle de la première puissance mondiale, ne changent rien à la vie du citoyen occidental lambda.

Les Watchmen de l’information se sont donc retrouvés piégés dans une époque où tout se sait et tout se partage à vitesse grand V, mais où tout s’oublie et se banalise aussi rapidement. Pendant ce temps, Marck Zuckerberg vend toutes nos informations privées sous les applaudissements et l’admiration du monde entier. La vie est bien faite, non ?